Les hommes et les femmes, égaux face aux changements d’habitudes nocives pour la planète ?
La semaine dernière plusieurs conversations m’ont fait prendre conscience qu’il y avait une grande différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’adoption de pratiques au quotidien plus respectueuses de l’environnement. Je parle de quoi ? De ménage écologique, de changements d’habitudes dans la salle de bains, de consommer local, bio et en vrac, de recycler et d’être plus autonome par rapport aux marchés d’une manière générale.
Que cela passe donc par une consommation plus saine et plus écologique, des achats plus éco-responsables ou même une démarche d’autonomie vers une plus grande frugalité dans le respect de la planète, il me semble que les femmes sont à la pointe de ces démarches alors que les hommes semblent traîner la patte – en tous cas, à vous entendre !
Les hommes, grandes gueules en public mais petits contributeurs au quotidien ?
Forte de ce constat glânée sur les réseaux sociaux d’Aroma’Tips, notamment sur Instagram, je me suis demandée pourquoi il y avait un tel décalage entre un monde associatif et politique où les hommes s’investissent massivement pour des actions plus écologiques, et la réalité à la maison, où les hommes sont rarement le moteur de changements au quotidien, notamment lorsque ceux-ci impliquent une perte de confort ou d’efficacité (ou plutôt comme nous le verrons, de perception d’efficacité).
J’ai également pu noter un écart entre les générations dans les réactions que je collectais, avec les hommes de moins de 30 ans beaucoup plus acteurs de changements au quotidien et conscient de leur impact environnemental que leurs aînés.
Alors, vision biaisée par quelques exemples ou phénomène plus vaste ?
Oui au changement, mais plutôt en consommateur qu’en acteur
Suite à un petit sondage que j’ai fait et auquel vous avez été plus d’une centaine à répondre, ainsi qu’à des conversations que j’ai eues avec plusieurs d’entre vous, surtout des hommes dans mon entourage, voici les 4 tendances qui se dégagent.
A ce stade, je vous les présente brièvement sans faire d’interprétations – j’attends les vôtres !
1. Les hommes de plus de 40 ans ont plus de mal à changer
Et chez les moins de 30 ans, ceux qui changent le font généralement sur l’alimentation, mais n’initient guère d’eux-mêmes des changements par rapport au dilemme du consommer vs produire. Les hommes jeunes vont facilement acheter des produits bio et écologiques, mais plus difficilement fabriquer leurs propres produits.
Bien sûr, il y a des exceptions et les hommes qui sont herboristes ou passionnés de nature ont depuis longtemps intégré une démarche de frugalité et d’auto-production dans leur quotidien.
2. Les hommes veulent bien changer, mais sans perdre en efficacité ou en facilité
Parmi les témoignages, ce point revient souvent : les hommes sont prêts à changer, mais il faut que le produit reste efficace et que ce soit facile à utiliser. Bref, ils veulent changer sans que rien ne change 🙂 Et bien sûr, dès que cela ne mousse pas, c’est bien la preuve que cela ne fonctionne pas.
Par contre, pour l’instant, à part 5 hommes cités en exemple (dont le mien avec la lessive en poudre, trop fière), aucun homme n’est prêt à faire soi-même les produits maison nécessaires aussi bien en cuisine que dans la salle de bains ou pour le ménage. OK pour changer, mais ne me parlez pas de le faire moi-même. Pourtant, il y a nettement plus de chimistes hommes que femmes qui travaillent dans des labos pour fabriquer les produits de cosmétiques ou de ménage qu’on trouve ensuite dans le commerce !
3. Les hommes ne veulent SURTOUT pas se prendre la tête
Contrairement aux femmes qui se posent tout le temps des questions (dixit mon homme dont 80% des patientes de shiatsu sont des femmes), les hommes ne veulent pas se prendre la tête. Il n’y a plus de shampoing solide fait par ma chérie que j’aimais déjà moyennement à la maison ? Qu’à cela ne tienne : un petit tour au supermarché du coin, et hop, je regarnis la salle de bain avec un produit bien cracra mais bon, ça mousse bien hein chérie ?
Si ce scénario vous paraît familier, c’est qu’il est l’un des plus rapportés par les personnes qui ont participé à l’enquête. Pas de mauvaise volonté, ces hommes, mais pas cohérents non plus dans leurs gestes écologiques sur la durée.
4. Les femmes aussi peuvent être pleines de préjugés sur les produits naturels
Restons cependant honnêtes intellectuellement, il y a également de nombreuses femmes qui n’imaginent pas vivre sans leur mascara cracra ou sans le Nutella, alors même qu’elles savent qu’il existe des alternatives tout aussi efficaces ou bonnes et qui ne polluent pas ou peu la planète. Par contre, il est à parier que ces femmes là ne feraient pas leurs produits ménagers même si elles le pouvaient et qu’elles ne sont pas avec des hommes qui sont à la pointe du comportement éco-responsable à la maison…
Ce qui nous laisse quand même un déséquilibre entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes qui adoptent ces comportements plus conscients et plus autonomes en faveur des femmes.
A votre avis, si ce biais se confirmait par des statistiques plus fiables, comment l’expliqueriez-vous ?